Danser au bord de l'abîme par Grégoire Delacourt
Résumé de l'éditeur
Emma, quarante ans, mariée, trois enfants, heureuse, croise le regard d’un homme dans une brasserie. Aussitôt, elle sait.
Première lecture de la rentrée littéraire d'hiver pour moi et j'ai choisi le dernier roman de Grégoire Delacourt, un auteur que je découvre avec ce livre là. Pour une fois, j'avais lu le résumé avant de le lire, et je dois dire que ça m'avait un peu refroidie : encore un roman sur la rupture, sur la tromperie, sur le coup de foudre. Alors, mon inquiétude, c'était que l'on peut facilement tomber dans le cliché et dans la facilité.
Certes, l'histoire est assez convenue et tombe parfois dans le pathos, mais quelle écriture ! Le style, poétique et sensible, donne de la vie et de la profondeur à l'histoire. Les chapitres sont très courts, ce qui donne de la respiration au livre. Certains même ne dépassent pas quelques lignes, mettant en lumière un texte qui se confond avec de la poésie.
Le style cherche à dire une certaine vérité : on peut être heureuse et vouloir quelque chose de plus ; on peut aimer deux personnes à la fois, d'un amour différent. Tous les mots sont mesurés, pesés, mais cela ne semble pas artificiel ou construit - sauf dans les dialogues, où on sent ce qui pour moi est une certaine faiblesse : toute la poésie de la narration devient fabriquée, les conversations ne sont pas naturelles et le style devient lourd. Heureusement, les dialogues sont rares et la poésie règne dans toute sa légèreté.
J'ai pourtant été déçue par le final du livre, qui tombe dans la facilité : si je veux lire une fin autour d'une table et d'un bon repas, je vais lire un album de Astérix et Obélix. L'auteur prépare son lecteur à une fin dramatique, on est dans la douleur du personnage. C'est tragique, c'est beau. Mais là, revirement de tambour, l'auteur choisit la vie et l'espoir. Noble message - mais c'est là où l'auteur, à mon sens, tombe dans la facilité. Le miracle n'est pas crédible, c'est trop beau pour être vrai.
Editions JC Lattès
Les mères nous apprennent la patience, cette cousine polie du renoncement, parce qu'elles savent qu'entre le désir et l'amour, il y a les mensonges et les capitulations. Le désir ne tient pas toute une vie, m'a-t-elle dit.
L'amour non plus, lui avais-je répondu. Moi je crois au premier regard, maman. Je crois à la première impression. Je crois au langage de la chair. Au langage des yeux. Au vertige. A la foudre.
Le style cherche à dire une certaine vérité : on peut être heureuse et vouloir quelque chose de plus ; on peut aimer deux personnes à la fois, d'un amour différent. Tous les mots sont mesurés, pesés, mais cela ne semble pas artificiel ou construit - sauf dans les dialogues, où on sent ce qui pour moi est une certaine faiblesse : toute la poésie de la narration devient fabriquée, les conversations ne sont pas naturelles et le style devient lourd. Heureusement, les dialogues sont rares et la poésie règne dans toute sa légèreté.
J'ai pourtant été déçue par le final du livre, qui tombe dans la facilité : si je veux lire une fin autour d'une table et d'un bon repas, je vais lire un album de Astérix et Obélix. L'auteur prépare son lecteur à une fin dramatique, on est dans la douleur du personnage. C'est tragique, c'est beau. Mais là, revirement de tambour, l'auteur choisit la vie et l'espoir. Noble message - mais c'est là où l'auteur, à mon sens, tombe dans la facilité. Le miracle n'est pas crédible, c'est trop beau pour être vrai.
A lire pour un style poétique et une belle réflexion sur le coup de foudre !
Janvier 2017
320 pages
19 €
ISBN 9782709659567
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