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Que la guerre est jolie de Christian Roux

Résumé de l'éditeur
Une ville moyenne, située à une heure de Paris. Un passé ouvrier, comme en témoignent les bâtiments de l’usine, aujourd’hui désaffectée, et la « cité jardin » où logeaient les salariés. Aujourd’hui le maire a de grandes ambitions pour sa ville : réhabiliter le quartier et transformer les maisons ouvrières en un ensemble résidentiel haut de gamme. Or les habitants ne l’entendent pas de cette oreille. À commencer par Élise, qui attend un enfant et n’a aucune intention de déménager. Quant aux artistes qui ont investi l’usine, ils veulent la transformer en lieu de création. Comme si le maire et les promoteurs allaient se laisser arrêter par une poignée d’opposants ! Il suffit de les faire déguerpir, et là, tous les moyens sont bons, légaux ou non. Cependant, des grains de sable vont se glisser un peu partout et tout enrayer… Comme en temps de guerre, les dégâts collatéraux seront ravageurs.



Une usine désaffectée, un quartier laissé à l’abandon et le sujet d’un chantier immobilier : quand les intérêts politiques et économiques sont confrontés à l’attachement des habitants à leur lieu de vie, cela donne Que la guerre est jolie. Un roman fort, où les ambitions humaines se révèlent dans ce qu’il y a de pire, mais aussi dans ce qu’il y a de plus admirable. 

L’écriture fine de Christian Roux passe habilement d’un personnage à l’autre, alternant les idéaux des uns pour mieux les opposer aux manigances des autres. Dès le début, c’est rock’n roll, avec un départ de feu à la méthode des plus inventive ! Cela suffit à attiser la curiosité, maintenue par une intrigue politico-sociale très noire et toujours sous tension. 

Toute la ville est éventrée. Les immeubles, grands corps décharnés, ne tiennent plus que parce qu’ils sont crucifiés à leur propre charpente. Des langues de béton, comme autant de lambeaux de peau, pendent dans le vide, retenues à leur squelette par le treillis soudé sert à consolider les dalles. Des millions de tonnes de gravats s’entassent, dégueulés par toutes ces plaies ouvertes, purulentes de douleur. 

Ce roman social décrit notre époque marquée par les troubles, entre la vie dans la cité et la pauvreté, mais aussi la rénovation des quartiers les plus anciens. Cependant, l’auteur nous laisse des petites touches d’espoir avec la description d’un lieu alternatif, dédié à la culture, et surtout une entraide entre habitants touchante. Je pense par exemple à cette vieille dame et cet ancien SDF qui décident de s’impliquer dans la boulangerie : des personnages magnifiques, qui auraient peut-être pu occuper une place plus importante. 

Une bonne lecture que ce dernier roman de Christian Roux, noir et maîtrisé.



Editions Rivages
Février 2018
208 pages
19,50 €
ISBN 9782743642488




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