Ads Top

Camille, mon envolée par Sophie Daull

J'ai découvert Sophie Daull lors de son passage à la Grande Librairie, alors qu'elle présentait son dernier roman, La Suture. On disait de son écriture qu'elle était sensible, pleine d'émotions. J'ai eu envie de la découvrir et c'est avec son premier roman que j'ai pu l'apprécier. Maintenant, j'ai hâte de lire son deuxième livre !


Août 2015/Août 2016
192 pages
16 €/ 6,60 €
ISBN 9782848764689


Résumé de l'éditeur
Camille, 16 ans, a été emportée en quatre jours par une fièvre foudroyante. Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille, Sophie Daull a commencé à écrire. Écrire pour ne pas oublier Camille, son regard « franc, droit, lumineux », les moments de complicité ; l'après, le vide, l'organisation des adieux, les ados qu'il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent. Écrire pour rester debout, vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l'enfant disparue, endiguer le raz de marée des pensées menaçantes.


Camille, mon envolée est un journal d'une mère à sa fille, une fille morte subitement alors qu'elle avait seize ans. L'écriture est profondément intime, la narratrice parle à son enfant, lui raconte les quelques jours d'avant et d'après son décès. On découvre des pages qui disent la douleur, qui disent adieu sans être sûres de pouvoir le faire. Les mots disent le choc et dès le début la narratrice passe un pacte avec elle-même : 

Je promets je vais forcer mes mots pour qu'ils échappent au sirop de deuil un peu gluant, poème pompeux, élégie larmoyante ; je vais inaugurer ton outre-vie avec une plume trempée dans ton regard quand il s'ouvrait grand : franc, droit, lumineux.

Et en effet, ce texte ne tombe pas du tout dans le pathétique. Au contraire, il est très sincère, il dit la douleur comme elle est, sans en rajouter ni paraître grandiloquente. Ce témoignage alterne entre la période du décès et de l'enterrement et une seconde période, quelques mois à peine après. L'écriture est devenue un exutoire, un moyen de dire adieu à sa fille. Une thérapie par les mots, en quelque sorte. Un moyen aussi de faire revivre l'adolescente un peu plus, de faire perdurer son souvenir.

Dans l'endormissement, dans la foule, dans le clair de lune, face à la mer, face à la tempête, dans une fin de fête, aux chiottes, sur une colline, dans le métro, faire ça : murmurer ton nom. Camille.

Par-ci par-là, des notes qui font sourire, des remarques sarcastiques, souvent des commentaires très terre à terre : une part de moins à compter dans le budget, par exemple. De l'humour noir qui révèle encore plus la perte d'une enfant et qui font du bien au récit, justement l'empêche de tomber dans l'emphase. Tout est, au contraire, très mesuré : la douleur est à fleur de peau et c'est justement ça qui la rend si sensible et touchante pour le lecteur.

Je suis vraiment contente d'avoir découvert cette auteur dont je suivrais maintenant la carrière.

A lire pour découvrir un récit sensible, subtil.
Une belle ode à une disparue !




Aucun commentaire:

Fourni par Blogger.