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La grande villa par Laurence Vilaine

Petit roman, La grande villa est pourtant un roman riche. Lettre ouverte à un père disparu, exercice d'écriture, travail de salut... L'oeuvre de Laurence Vilaine mérite d'être lue attentivement pour profiter de cette si belle écriture. Un roman qui se confond avec de la poésie.




Août 2016
86 pages
8,5 €
ISBN 9782847207156


Résumé de l'éditeur
« J’aurais pu me douter qu’en revenant je t’aurais trouvé là. Sans réfléchir j’ai levé la poignée au lieu de la pousser vers le bas, c’est drôle, ma main avait gardé la mémoire de son installation à l’envers. Dans l’escalier, sur la première marche, les deux tomettes descellées ont fait leur bruit d’assiettes. C’était il y a cinq mois et quelques poussières, dans la lumière de l’hiver. » La première fois dans la Grande Villa, c’était comme si je la connaissais depuis toujours. La deuxième, c’était après la mort de mon père.


Dès la première ligne, dès le résumé, j'ai senti que ce texte serait à prendre avec délicatesse. Avec finesse aussi. Parce que le texte demande, exige même, d'être lu avec lenteur pour ressentir toutes les émotions dont ce roman est riche.

La grande villa est en fait une lettre ouverte d'une fille à son père décédé, une longue lettre adressée à un "tu" qui jamais ne pourra répondre. Une sorte de nota bene, formé de tout ce qu'elle n'a pas dit à son père. Toute la douleur du manque aussi. L'écriture devient un exercice thérapeutique, un moyen d'expier sa douleur. C'est tout le travail d'écriture, de recherche des mots qui se lit.

Faire lentement pour faire juste, comme quand je parle je cherche le mot qui rarement me vient d'emblée, étirant souvent les silences comme on tire un fil de sucre brûlant jusqu'à ce qu'il froidisse et se brise. J'ai le besoin de cette justesse-là qui semble conduire au plus proche de soi, qui touche le cœur et colle tous les morceaux, alors on se sent un tout, un bloc, un morceau vivant jusqu'à la moelle.


Roman ou poésie ? Les genres se mêlent dans La grande villa pour nous donner encore plus d'émotions. Les phrases sont hachées, les nombreuses virgules obligent à ralentir le rythme de lecture. L'auteur semble choisir ses mots un à un et oblige son lecteur à les lire, un à un, pour en profiter et réfléchir à leurs sens. Alors la poésie naît, portée par l'émotion palpable de la narratrice. Car lire ce texte, c'est entrer dans l'intimité la plus profonde de la narratrice. Dans ces pages qui forment en fait un journal intime, elle livre toutes ses pensées, ses sensations les plus profondes et les plus personnelles. Le lecteur se fait voyeur, mais, emporté par sa lecture, on ne peut pas s'empêcher de la poursuivre.

Ce petit roman, c'est aussi un roman des sensations. La maison forme un hall protecteur autour de la narratrice, c'est un lieu qui rassure. Les craquements, la lumière particulière du soleil qui éclaire tour à tour chaque pièce... chaque particularités de la maison semble être connues et forment un baume autour de cette femme endeuillée. 

Un roman poétique et contemplatif !



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