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Tropique de la violence par Natacha Appanah

L'un des livres dont tout le monde parle dans cette rentrée littéraire, c'est le dernier né de Natacha Appanah : Tropique de la violence. Il faut dire qu'on a plutôt raison de le mettre autant en avant. L'écriture est sensible, la construction polyphonique et l'histoire crue.



Août 2016
192 pages
17,50 € / 11,99 € ebook
ISBN 9782070197552

Résumé de l'éditeur
Tropique de la violence est une plongée dans l’enfer d’une jeunesse livrée à elle-même sur l’île française de Mayotte, dans l’océan Indien. Dans ce pays magnifique, sauvage et au bord du chaos, cinq destins vont se croiser et nous révéler la violence de leur quotidien.


Mayotte, une île au nord de Madagascar. Mayotte, département français. Et pourtant...

La France c'est comme ça ? En France tu vois des enfants traîner du matin au soir comme ça, toi ? En France il y a des kwassas qui arrivent par dizaines comme ça avec des gens qui débarquent sur les plages et certains sont déjà à demi morts ? En France il y a des gens qui vivent toute leur vie dans les bois ? En France les gens mettent des grilles de fer à leurs fenêtres comme ça ? En France les gens chient et jettent leurs ordures dans les ravines comme ça ?

L'écriture, limpide, sait percuter pour choquer, nous obliger à nous révolter face à une misère aussi criante dans notre pays. L'histoire, c'est celle de Moise, un adolescent arrivé bébé dans une barque d'immigrés. Un enfant perdu, refermé sur lui-même, qui vit dans un bidonville, sous la protection - ou la domination, c'est selon - de Bruce, un ado mégalo. Un meurtre change tout, et c'est le point de départ de l'auteur pour nous raconter la vie à Mayotte, lorsqu'on est un enfant des quartiers pauvres. Un prétexte pour mettre en lumière ces conditions de vie ignorées en métropole.

Trois voix se relaient pour dire leurs vies, leurs sorts de laissés pour compte. C'est un roman polyphonique, où chaque personnage se relaye pour écrire son point de vue. Le style tient compte de ces changements de voix et sait s'adapter. A Bruce, produit des bidonvilles, correspond un parlé violent, très haché. Moise lui parle un français parfait et ses pensées sont plus construites, plus abouties. La mère adoptive de Moise, quant à elle, est une voix au ton amer, désabusé. L'écriture, le choix des mots est perçu par l'auteur comme un moyen supplémentaire de dénoncer les inégalités, entre celui qui a reçu une éducation et celui qui a vite abandonné l'école.

Certes, ce n'est pas une lecture facile, mais on ne tombe absolument pas dans le misérabilisme. Pas de jugement de valeur de la part de Leila Slimani, mais un constat qui nous fait rendre compte d'une situation.

A lire pour écriture travaillée et une prise de conscience nécessaire !




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