Au commencement du septième jour par Luc Lang
Ce roman m'a posé un vrai questionnement lorsque je l'ai refermé : est-ce que je l'ai aimé ou pas ? Je ne peux pas dire que je l'ai détesté, mais ce n'est pas non plus un coup de cœur. Il reste néanmoins un livre avec lequel j'ai passé un bon moment. Son défaut : son histoire qui part dans tous les sens sans rien conclure. L'atout du dernier né de Luc Lang : son style et son phrasé à la Proust.
544 pages
Août 2016
22,50 €
ISBN 9782234081857
Résumé de l'éditeur
4 h du matin, dans une belle maison à l’orée du bois de Vincennes, le téléphone sonne. Thomas, 37 ans, informaticien, père de deux jeunes enfants, apprend par un appel de la gendarmerie que sa femme vient d’avoir un très grave accident, sur une route où elle n’aurait pas dû se trouver.
Commence une enquête sans répit alors que Camille lutte entre la vie et la mort. Puis une quête durant laquelle chacun des rôles qu’il incarne : époux, père, fils et frère devient un combat. Jour après jour, il découvre des secrets de famille qui sont autant d’abîmes sous ses pas.
De Paris au Havre, des Pyrénées à l’Afrique noire, Thomas se trouve emporté par une course dans les tempêtes, une traversée des territoires intimes et des géographies lointaines.
L'histoire est celle de Thomas, un père de famille ordinaire. Trois parties dans ce roman : Paris, la montagne et enfin l'Afrique. A chaque fois, un certain temps s'est écoulé entre les paysages. A chaque fois, comme une nouvelle histoire qui commence. On commençais juste à être intrigué par Camille, sa femme victime d'un accident, qu'il faut changer de contexte. Les rapports ne sont plus les mêmes et l'on comprends le destin de cette femme peu à peu, mais le voile n'est jamais levé. Certaines de nos questions n'ont jamais de réponse et j'en suis un peu frustrée. En fait, j'aurais largement préféré que l'auteur continue sur sa lancée et développe ce mystère autour de l'accident de Camille.
C'est donc pour son écriture si particulière, si fouillée que j'ai dévoré les pages d'Au commencement. Dès la première ligne, on comprend que nous, lecteurs, allons devoir faire un effort pour découvrir ce texte, qu'il ne se donnera pas facilement. Certaines phrases font en effet plus d'une dizaine de lignes, le point de vue peut changer brusquement, le dialogue est inséré au milieu de la narration... On est loin d'une écriture traditionnelle, c'est le moins que l'on puisse dire.
Les premiers mots du roman :
… c’est elle qui raccroche ? Qui lui raccroche au… Il appuie fébrilement sur la touche rappel, mais c’est un numéro privé. Il essaye d’appeler son portable. Qui est éteint, il tombe de suite sur la messagerie. C’est mort, elle ne répondra plus. Pas ce soir, nom de Dieu, pas ce soir… Elsa vient de glisser la tête par la porte de sa chambre, sa longue chevelure bouclée submerge son visage : Vous vous êtes disputés?… Mais non, ma puce, t’inquiète pas.
Un style foisonnant qui sert particulièrement le tumulte de Thomas lorsqu'il apprend l'accident, ou bien les descriptions de la jungle africaine, si pleine de couleurs. Pas de répit possible pour le lecteur, à l'image du personnage principal qui affronte les événements et se prends la vie en pleine figure. Il faut dépasser le style, l'apprivoiser pour rentrer dans ce récit de vie en pointillé.
A lire pour un usage de la langue étonnant, un assemblage d'impressions, un bouillonnement des mots !
Édit : Je me rends compte, en lisant d'autres critiques, que j'aurais peut-être dû considérer les trois parties du livre comme trois histoires différentes, avec retour des personnages. Alors, certainement, j'aurais eu plus de plaisir à lire ce livre.
J'hésitais à le lire, mais en dévoilant que ça parlait de l'Afrique, tu m'as convaincue !
RépondreSupprimerFonce, c'est vraiment un bon livre. Mais toute l'intrigue ne se déroule pas en Afrique !
SupprimerMouai, je ne suis pas plus tentée que ça.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il est bien, l'écriture est vraiment belle. L'histoire, elle, est à mon avis le point faible du livre. Je ne suis pas sûre que tous les lecteurs puissent tenir la distance...
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