Ne sautez pas ! par Frédéric Ernotte
Je continue ma rentrée littéraire avec un titre de la maison La Jouanie : un titre décalé qui fait du bien et promet une bonne lecture ! Finalement le contrat est globalement rempli...
Août 2016
304 pages
19 € / 12,99 € ebook
ISBN 978-2-37047-0737
Résumé de l'éditeur
Est-ce forcément mal de ne pas faire le bien ? Assis sur le toit d’un des plus hauts gratte-ciel de Bruxelles, Mathias est songeur. Les jambes du laveur de vitres balancent dans le vide à plus de cent mètres du sol. Alors qu’il réfléchit au travail d’intérêt général que la justice lui a imposé (vendre en porte à porte des gadgets pour une association humanitaire), un homme paniqué surgit derrière lui. Mathias ne le sait pas encore, mais la minute qui va suivre va radicalement changer sa vie. Un engrenage impitoyable vient de s’enclencher…
Le point fort de ce roman ? Certainement le personnage principal, complètement décalé et hors du sens commun. On est véritablement dans sa tête et c'est à se demander s'il est sain d'esprit. Le ton est sarcastique, humoristique. Il se pose des questions farfelues et monte des projets abracadabrants. Un exemple des pensées de ce personnage loufoque - il examine les courbes étudiées dans les bureaux desquels il lave les vitres :
La courbe verte, relativement stable, représente assurément le nombre de fois où quelqu'un tire la chasse dans ce gratte-ciel de 26 étages. Sur le tableau suivant, on voit bien que les résultats du vendredi sont dramatiques. Le visage de l'homme qui joue du pointeur laser est sévère. L'heure est grave. Il faut arrêter de servir des choux de Bruxelles à la cantine le vendredi. Impérativement !
Peu à peu, les enjeux se font plus profonds et on a une véritable réflexion sur les questions de l'humanitaire : pourquoi aider, qui aider, et surtout comment réunir des fonds ? Si ces interrogations sont centrales dans Ne sautez pas! et méritent donc d'être développées, j'ai fini par me lasser de tout ça, surtout des interviews d'un personnage de médecin sans frontières qui sont régulièrement intercalées dans le texte. J'ai trouvé que ces entretiens ralentissaient le rythme de l'histoire et, par leur ton beaucoup plus sérieux, cassaient l'ambiance du roman et la personnalité saugrenue du personnage.
Heureusement fini par arriver un rebondissement des plus bienvenues, qui relance une intrigue essoufflée. Un événement totalement imprévu, que je n'avais pas absolument pas vu venir. Lors de cette scène, le rythme s’accélère et les mots sont parfaitement choisis pour créer un climat de tension - preuve que l'auteur a du talent. Une fois toute les questions résolues, la conclusion du roman traîne en longueur : l'épilogue, selon moi, n'apporte pas grand chose sinon une avalanche de bons sentiments.
C'est peut-être une critique dure que je fais, mais j'ai réellement passée un bon moment en compagnie de la fantaisie de Mathias. Je me suis surprise plusieurs fois à glousser et j'ai lu ce livre très vite. On tourne les pages pour savoir quelle nouvelle folie va piquer le personnage.
A lire pour se détendre et en apprendre plus sur les volontés qui animent les humanitaires !
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