La part des flammes par Gaelle Nohant
J'ai en général de véritable coups de cœur pour les textes des éditions Héloise d'Ormesson, que j'ai découvert avec l'oeuvre de Tatiana de Rosnay. J'adore aussi les couvertures et le design de cette maison, vers lesquels je suis toujours attirés en librairie. Cette fois-ci, c'est le roman de Gaelle Nohant que j'ai lu et choisit de commenter ici.
Editions Héloise d'Ormesson
Mars 2015
496 pages
22 €
ISBN 978-2-35087-310-7
C'est un livre d'une grande sensibilité, dans lequel on passe de l'intériorité d'un personnage à une autre, naturellement, comme si chaque individus étaient reliés par un fil invisible. Et c'est le cas, les flammes de l'incendie au centre de ce roman rapprochent mystérieusement ces femmes, puisque c'est essentiellement de femmes qu'il s'agit. Si un narrateur extérieur sonde les âmes, il les laisse aussi s'exprimer les psychés, et un je vient parfois se glisser dans le fil du récit, apportant une délicatesse certaine, mais aussi une rupture bienvenue dans le rythme. Pas de place à la monotonie ici.
Qu'est-ce que j'ai fait au Ciel pour me retrouver ici, les pieds dans les braises, à chercher des gens brûlés ? Les cauchemars que je vais en faire, l'absinthe qui m'aide à trouver la vie belle ne suffira pas à les chasser. Ce pied n'avait plus de jambes, mais à son bout était toujours accroché un escarpin de dame noirci."
J'ai aussi été impressionnée par la quantité de détails qui nous plongent dans la société parisienne du XIXème siècle: urbanisme, médecine, place de la femme, position sociale ou encore épidémie... Plus qu'un simple cadre, c'est une ambiance, une atmosphère. Paris vibre et gronde sous les cendres du Bazar de la Charité. Si l’événement est historique (cette vente de bienfaisance tenue par les dames de la bonne société a bien été la victime d'un incendie en 1897), le roman lui est bien une fiction. Mais il n'empêche que l'on peut en apprendre certaines choses, notamment sur la façon dont était conçu le rôle des femmes et sur l'hystérie féminine : certaines pages sont d'ailleurs révoltantes pour notre œil du XXIème siècle...
Les péripéties tiennent en haleine, les événements s'enchaînent sans relâche : fiançailles rompues, incendie, internement chez les fous, duel, enlèvement... Le rythme rapide entraîne le lecteur. Fluide et efficace, La Part des flammes une lecture parfaite pour l'été, divertissante mais littéraire !
Je viens aussi de lire l'avis très positif de George. Souvent l'été est l'occasion d'achats de livre de poche. Celui-ci est dans les priorités.
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