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La Mécanique du coeur par Mathias Malzieu

L'univers de Mathias Malzieu, je ne le connaissais pas, si ce n'est - et encore vaguement - à travers sa musique et son groupe Dionysos. Son oeuvre littéraire a récemment été mis en avant à l'occasion de sa dernière parution, Journal d'un vampire en pyjama. Mais comme il ne faut pas que je fasse comme tout le monde, j'ai lu La Mécanique du cœur pour connaître le style de cet auteur...



Le personnage principal, naïf, pose un regard frais sur la vie et l'amour, influencé par ceux qui l'entourent : il  y a d'abord sa mère adoptive, celle qui lui a greffé cette horloge pour aider son cœur à battre, puis les deux prostituées qui s'amusent de son innocence mais se gardent de la détruire, ensuite cet homme pour qui des œufs représentent des souvenirs, et enfin le cinéaste Georges Méliès, qui rêve de conquérir la lune pour sa belle... 

Je dois dire que j'ai adoré ce joli conte, d'une sincérité rare. Il fait parti de ces histoires pour lesquelles j'ai craqué à cause du style de l'auteur. Le texte possède une musicalité qui lui est propre : les mots chantent, riment, se répondent, s'interpellent, s'entrechoquent. Et c'est justement la sonorité du texte qui donne tout son charme à ce conte, lui permet de s'envoler. La chute est d'autant plus dure, mais elle est annoncée dès le début - je ne dévoile donc rien - avec cette formule qui revient à plusieurs reprises:  "Love is dangerous for your tiny heart".


Tout à coup, le coucou dans mon cœur se met à sonner, très fort, bien plus fort que lorsque je fais mes crises. Je sens mes engrenages tourner à toute vitesse, comme si j’avais avalé un hélicoptère. Le carillon me brise les tympans, je me bouche les oreilles et, bien sûr, c’est encore pire. Les aiguilles vont me trancher la gorge. Docteur Madeleine essaie de me calmer avec des gestes lents, à la façon d’un oiseleur qui tente d’attraper un canari paniqué dans sa cage. J’ai atrocement chaud.

Alors oui, le petit Jack découvre l'amour pur, sincère, l'Amour avec un grand A, mais il découvre aussi le revers de la médaille. Ce qui est beau dans les sentiments qui nous sont décris dans ce conte, c'est qu'ils sont à leur paroxysme, rien ne peut les ternir. Alors, quand un baiser au goût de fraise devient plus tard un baiser au goût de fruit trop mûr, on sait déjà que la fraîcheur des débuts est passée. Malgré tout, cela fait du bien de lire ce conte, de lire des sentiments qui, jusqu'à la fin, sont aussi forts.

Le film, lui, propose une bande sonore qui se charge de mettre l'image et les émotions en valeur. Normale, elle est signée Dionysos. L'esprit du conte et toute sa sensibilité est là, avec une touche d'humour à travers tous les détails présents (ces oiseaux qui tombent du ciel, complètement gelés, ou bien cette lune aux traits féminins, par exemple).



A lire pour une écriture, une sensibilité et des sentiments merveilleux...


Editions Flammarion
192 pages
9782081208162
17,50 €









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