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Tenir jusqu'à l'aube de Carole Fives

Résumé de l'éditeur
«Et l'enfant ? Il dort, il dort. Que peut-il faire d'autre ?»
Une jeune mère célibataire s'occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour une baby-sitter, ils vivent une relation fusionnelle. Pour échapper à l'étouffement, la mère s'autorise à fuguer certaines nuits. À quelques mètres de l'appartement d'abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d'un semblant de légèreté. Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore ?



Une mère peut-elle dire, au XXIème siècle, qu'elle est fatiguée, qu'elle a besoin de temps pour elle ? C'est la question que pose Carole Fives dans ce cours roman, où une maman célibataire nous confie sa vie de tous les jours, faite d'amour pour son fils mais aussi d'épuisement quotidien. Alors elle s'enfuit, tous les soirs, pendant le repos de l'enfant. Elle part en escapade, sort se balader et rencontrer des gens.

Elle était lasse, fatiguée de cette créature qu'elle avait créée de toute pièce : la bonne mère. C'était sans doute dans ces moments-là que l'envie de fuir était la plus forte. Quand elle réalisait qu'elle ne supportait plus cet unique rôle où on la cantonnait désormais, dans un film dont elle avait manqué le début, et qu'elle traversait en figurante. C'était alors que les fugues s'imposaient, comme une respiration, un entêtement.

C'est avec beaucoup de douceur et de réalisme que Carol Fives décrit la situation de cette mère débordée, submergée par son enfant, son travail et le quotidien ménager. Et le jugement de la société n'aide pas. Le regard des femmes, notamment, est particulièrement dur. Ne devrait-on pourtant pas se soutenir, entre femmes ? Voilà la question qui, constamment, me traversait l'esprit à la lecture de ce roman.

Le style est souple, gracieux. Avec simplicité, elle se fait le porte-parole de cette femme sans jamais la juger ni lui donner de fausse excuse. Au contraire, l'écriture décrit à la fois sa culpabilité de laisser seul son fils mais aussi son soulagement de pouvoir, enfin, respirer. Une finesse qui, adroitement, décrit l'ambivalence et la complexité de ce personnage qu'on ne peut pas juger.



Un roman sensible, 
qui nous tient sur la corde raide et nous oblige à le lire d'une traite !




Editions Gallimard
Collection L'Arbalète
Août 2018
192 pages
17 €
ISBN 9782072797392

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