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Station Eleven de Emily St. John Mandel


Résumé de l'éditeur
Dans un monde où la civilisation s’est effondrée suite à une pandémie foudroyante, une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Un répertoire qui en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu de la désolation.


Récit d'anticipation, récit futuriste, Station Eleven est un roman partagé entre un avant et un après : une maladie a réduit la population à vivre dans la plus grande simplicité, sans eau courante ni électricité. Le monde a fait un bon en arrière de plusieurs siècles, retournant à une ère sans industrie, où chacun se méfie de l'inconnu. Au milieu de toute cela, une troupe itinérante joue du Shakespeare et de la musique.

Là où ce livre est réussi, c'est dans sa construction parfaitement maîtrisée, entre passé et présent. La comparaison des deux mondes est particulièrement frappante : l'ordre est devenu chaos, le futur est incertain. Les liens entre les personnages se tissent au fil des pages et cela créé une histoire complexe. Les réactions humaines, face à une telle apocalypse, sont violentes : pillages, meurtres, sectes... La survie oblige à dépasser les limites du monde civilisé.

Et puis, originalité de ce livre, les références sont nombreuses et variées : entre un clin d’œil à Star Trek et les pièces de Shakespeare, l'auteur nous raconte l'histoire d'une bande dessinée, elle aussi ancrée dans un univers où tout se délite, mais cette fois-ci franchement fantastique. Car le roman d'Emily St. John Mandel n'est pas un récit fantastique grandiloquent : la grande catastrophe qu'est l'épidémie est traitée d'un point de vue local et humain et non d'un point de vue hollywoodien. Le champ de vision des personnages quant à la population humaine sur terre est très réduit, et le lecteur n'en sait pas plus : existe-il un endroit où la vie a continuée comme avant ? Le doute l'emporte et, entre espoir et pessimisme, le livre balance longtemps avant de se fixer...

Certains toits s'étaient effondrés sous le poids d'arbres foudroyés. Dans la lumière matinale, cette décrépitude possédait une certaine beauté : fleurs tachetées de soleil qui avaient poussé dans les allées de gravier depuis longtemps envahies par la végétation, vérandas transformées en tapis de mousse d'un vert éclatant, papillons qui donnaient vie à un buisson en fleurs. Ce monde éblouissant...

Le récit est vraisemblable et la vitesse à laquelle les personnages ont oublié tout ce qui faisait notre monde moderne (vingt ans à peine) montre à quel point il est fragile.

A lire pour un roman d'anticipation bien ficelé,
une bonne lecture !



Editions Rivages
Août 2016
480 pages
22 €
ISBN 9782743637552





Si vous avez aimé Station Eleven ou êtes intéressé par ce roman, je vous conseille un autre roman d'anticipation, où la survie est devenu le quotidien de l'humanité : Dans la forêt de Jean Hegland.


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