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Un homme à distance par Katherine Pancol

Un homme à distance, Katherine Pancol


La réputation de Katherine Pancol n'est plus à faire, avec les succès des Yeux jaunes des crocodiles et plus récemment de la saga des Muchachas. Mais avant tout ça, elle publiait un roman épistolaire: Un homme à distance.

Si Les Yeux jaunes ne m'a pas convaincu, ce roman par lettres m'a lui enthousiasmée ! Le style est soigné et surtout sait se renouveler à chaque correspondants. A la lecture, on sent que chaque mot est choisit, chaque terme a sa place dans l'ensemble. Le texte mérite d'être lu à haute voix pour profiter des sonorités des phrases.

J'apprécie aussi les références littéraires, annoncées dès la couverture: La Vieille Maîtresse de Barbey d'Aurevilly, un auteur du XIX°, y prend notamment une grande importance. Mais il ne s'agit pas pour l'auteur d'exposer gratuitement son savoir. Tout ces renvois participent à l'histoire, quelques vers peuvent par exemple servir à traduire les sentiments d'un personnage. Ils enrichissent le texte d'une conception littéraire qui est propre aux personnages, ce qui permet de découvrir leur goût et ce qui explique aussi leur amitié. Mais les titres et auteurs cités s'intègrent si naturellement dans le cœur du texte qu'il n'est pas nécessaire de les connaître ou de les avoir en tête pour apprécier ce roman.

L'écriture sert tellement bien l'histoire qu'il est facile de se laisser porter et de comprendre les sentiments qui agitent les personnages. L'ironie gentille et taquine de ce client voyageur devenu un ami, l'indignation un peu exagérée de cette libraire passionnée... Le duo fonctionne, ils se cherchent, se découvrent et finissent par se révéler dans ce qu'il y a de plus intime.

A lire pour découvrir un nouveau visage de Katherine Pancol!


Février 2002 
180 pages 
ISBN 9782226131379 
15.00 €
" Mais surtout, surtout, Jonathan, un matin où passait le facteur, un petit matin gris et froid, un matin où il ouvrait sa grande sacoche jaune et pleine, soufflant de la buée en cherchant le courrier, j’ai ressenti un frisson qui a couru dans tout mon corps et m’a effarée. Un frisson qui m’a gelée sur place, un frisson qui s’est transformé en éclair et m’a foudroyé la nuque : j’ai compris que j’attendais vos lettres, j’attendais vos mots, j’attendais vos descriptions d’auberges, de routes, de famille française, de soupe au chou...
J’étais en train de vous attendre.J’allais donc souffrir de vous.Et je ne veux plus souffrir, Jonathan.En ce mois de décembre, j’ai couru à Paris, j’ai couru dans Fécamp, j’ai couru dans ma maison, j’ai couru dans la librairie pour me sauver de vous, vous oublier, vous abandonner sur vos petites routes aux arbres secs et noirs.J’avais peur.Peur que ça recommence, cette douleur. Cette douleur d’attendre. D’attendre et d’attendre encore... 
Attendre une heure est long
Si l’amour est en vue
Attendre l’éternité est bref
Si l’amour est au bout.

Emily Dickinson.

Peur...Peur d’aimer à nouveau.Peur d’aimer à nouveau un homme qui me laisse sur le quai et s’éloigne sur un bateau...Je veux aimer un homme aux mains solides, aux jambes piliers, arrimées dans le sol, un homme aux mots simples et clairs, au rire franc et sonore, un homme à l’ambition modeste, un homme qui plante des arbres, qui scie des planches, qui retourne la terre, qui conduit un tracteur, qui construit une maison et qui rentre le soir se coucher contre moi et me prenne sans que je me demande si, la nuit, il ne va pas se relever et partir... "


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