Darwinia de Robert Charles Wilson

Résumé de l'épisode

Mars 1912, l'Europe et une partie de l'Angleterre disparaissent subitement, remplacés par un continent à la faune et à la flore non terrestres que l'on ne tarde pas à nommer la Darwinie. Pour le jeune Guildford Law, cette tragédie n'a rien d'un miracle ou d'une punition divine ; plutôt une énigme que la science pourra un jour résoudre. Fort de cette certitude, il va tout sacrifier pour faire partie de la première grande expédition d'exploration destinée à s'enfoncer au cœur du continent inconnu ; une expédition qui, de mort violente en mort violente, le mènera plus loin qu'il ne pouvait l'imaginer...

Nominé au prestigieux prix Hugo en 1999, Darwinia est une œuvre d'une singulière ambition, qui évoque l'époque glorieuse où les savants étaient aussi explorateurs et aventuriers.

Imaginez un monde où l'Europe n'existe plus, à la place, une forêt immense et remplie de créatures dangereuses... Tel est le monde que Guilford part explorer avec une équipe de scientifique. C'est la Darwinie, un monde mystérieux, avec sa propre histoire, avec ses propres évolutions. Un nouveau monde qui a écrasé l'ancien, venu de nul part.

Les scènes d'explorations dans ces forêts étranges et surnaturelles sont tout simplement merveilleuses : un territoire vierge, encore inexploré, qui fait rêvé par sa beauté étrange et ses dangers. Une faune et une flore très particulière fascine à la fois le personnage et le lecteur.

C'étaient d'énorme tiges bleues ou rouille, ornées de bouquets d'aiguilles serrés, broussailleux. Certaines se courbaient au sommet telles des fougères géantes, d'autres s'ouvraient en dômes fongueux évoquant des tasses ou des bulbes, comme les toits des mosquées. Entre elles ne subsistaient que des espaces aussi sombres et étroits que des terriers de blaireaux, envahis d'une brume épaisse. Une odeur de pin flottait dans l'air, assortie d'une amertume inattendue, étrange, rappelant le menthol ou le camphre.

Dans une seconde partie, des dizaines d'années après l'exploration de ce qui fut le Rhin, l'auteur s'intéresse au pourquoi de cette exploration. Pourquoi le continent a-t-il disparu, d'où vient ce territoire inconnu ? Si beaucoup pense à une catastrophe ou à un miracle divin, c'est selon, il semble que cela soit beaucoup plus compliqué que cela. Et c'est là que le roman m'a perdu : un plan cosmique et machiavélique serait derrière tout cela, pour des raisons et avec des enjeux que je n'ai pas très bien compris. Tout cela devient bizarre, un peu abracadabrant et finalement perd le lecteur.

L'auteur met en miroir le monde tel qu'on le connait et tel qu'il l'imagine, cette forêt remplie de péripéties. Deux mondes se confrontent, chacun avec son histoire et son évolution. L'impensable et l'inexplicable est arrivé, alors comment comprendre tout ça ? L'histoire du XXème siècle fait pourtant son entrée dans l'histoire, alors que le forêt a déjà tout remplacé, traçant un cercle parfait sur l'Europe. Deux mondes qui s'entrechoquent, sans qu'une véritable logique se dégage de tout cela...

A lire pour une forêt qui provoque une fascination merveilleuse 

et une prose talentueuse

Editions Folio SF
Octobre 2003
448 pages
8,80 €
ISBN 9782070302840