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Au revoir là-haut par Pierre Lemaitre

Sans doute avez-vous déjà entendu parler de ce roman, consacré par le  prix Goncourt en 2013 : Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre. Moi, je l'ai découvert l'année dernière à l'occasion d'un club de lecture en bibliothèque et je l'ai relu récemment : le coup de cœur ne s'est pas atténué et j'en ai profité pour lire son adaptation en bande-dessinée !



 

Editions Livre de Poche pour le roman, Editions Rue de Sèvres pour la BD
624 pages / 176 pages
Avril 2015 / Octobre 2015
8,60 € / 22,50 €
ISBN 9782253194613 / ISBN 9782369811992


Résumé de l'éditeur
Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts… Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.


Histoire tragique ou histoire comique ? Au revoir là-haut est un peu les deux, avec des personnages cabossés, touchants et surtout torturés par la guerre. Prenez Albert, ce soldat qui a failli mourir enterré vivant : c'est un homme qui souvent fait pitié. Raisonnable, intelligent mais aussi fragile, il monte avec son copain une arnaque nationale : il s'agit de proposer à la commande des œuvres pour les monuments aux morts qui fleurissent dans tout le pays et de simplement encaisser l'argent. Mais Edouard n'est pas en reste : jamais il ne pourra s'habituer à son nouveau visage, défiguré par la guerre, et il se réfugiera dans la drogue.

Mais Au revoir là-haut est aussi un roman ou l'on sourit beaucoup, et c'est ce qui en fait toute la richesse. Pierre Lemaitre n'est en effet pas tendre avec ses personnages. Ses portraits et commentaires, souvent sarcastiques, apportent beaucoup de légèreté au roman. 


Labourdin concoctait des phrases avec des syllabes, rarement avec des idées. D'ailleurs, M. Péricourt ne s'y attarda pas, Labourdin était un imbécile sphérique : vous le tourniez dans n'importe quel sens, il se révélait toujours aussi stupide, rien à comprendre, à attendre.

Autre richesse, ce roman présente deux intrigues intimement mêlées : d'un côté, l'histoire de cette arnaque aux monuments aux morts (purement fictionnelle), de l'autre, un scandale à propos des cimetières militaires. On enterre en effet les soldats morts pour la France n'importe comment : cette partie là du roman est en partie inspiré d'un fait réel. C'est en effet un beau portrait de la France à cette époque que dresse l'auteur : le récit est truffé de détails sur la gloire et l'admiration que l'on porte aux soldats morts pour la France, et sur le mépris pour ceux qui reviennent du front, loqueteux, défigurés et avec des traumatismes.


Et la BD alors ?
L'adaptation de Christian de Metter est magnifique, très fidèle au texte. Les couleurs sont au rendez-vous, soulignant toute la vie que peut avoir ce roman. La fantaisie des masques créé par la gueule cassée est bien mise en lumière, avec des gros plans sur ces déguisements. Edouard est en fait un grand enfant, espiègle, et les masques créent tout un carnaval autour de lui. Mais les scènes plus sombres ne sont pas en reste et l'adaptation ne cache pas toute la noirceur qu'il peut y avoir dans ce roman.




En fait, c'est un magnifique coup de cœur qui ne s'est pas envolé avec une deuxième lecture. L'histoire m'a tout autant emportée que la première fois, le style ironique de l'auteur m'a tout autant fait sourire.

A lire pour avoir un aperçu des conséquences humaines de la guerre,
pour une écriture romanesque, à la fois poétique et sarcastique !





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