La nuit, la mer n'est qu'un bruit de Andrew Miller
Résumé de l'éditeur
Tout oppose Maud et Tim. Fille unique de parents modestes, Maud est une scientifique brillante. Issu d’une famille nombreuse, aisée et fantasque, Tim passe ses journées à jouer et composer de la musique. Elle est secrète, réticente à la vie. Il est exubérant et exprime ouvertement ses sentiments. Réunis par leur passion commune, la voile, ils finissent pourtant par former un couple puis une famille. Lorsqu'une terrible tragédie les frappe, chacun réagit à sa manière. Il se réfugie chez ses parents, incapable de surmonter sa douleur. Elle décide de mettre le cap à l’Ouest pour traverser l’océan en solitaire.
Tous les deux en fin d'études, Maud et Tim se rencontrent et tombent amoureux. Une histoire classique mais portée par les vagues de l'océan, tour à tour sources de bonheur puis de danger, qui rythment la vie de ce couple, jusqu'à la fracture. Le roman d'Andrew Miller est construit en deux parties : la construction du couple, de la vie de famille et puis l'éclatement, la fuite en solitaire sur les flots.
Elle regarde l'horizon, chancelle, légèrement étourdie au milieu de tant de lumière, puis elle se penche et finit par plonger, sa tête brisant les eaux en petits morceaux d'or. [...] Les voiles respirent, le bateau penche à l'opposé d'elle. Elle ne peut pas, depuis l'eau, voir la guinde qu'elle a tirée. Elle brasse avec les pieds. L'eau est froide et le bateau est à deux cents mètres d'elle avant que le ruban ne retombe et que les voiles ne se vident pour pendre mollement.
S'il souffre de longueurs qui peuvent refroidir la lecture, il fait aussi la part belle aux scènes maritimes. L'océan est vivant et l'écriture nous fait tanguer au gré de son roulis, tout comme les vagues agitent nos personnages. Une scène de tempête est particulièrement réussie : le lecteur est alors aussi dépendant des mots que notre navigatrice l'est de son bateau mal en point.
Les scènes terrestres sont à côté plus fades, centrées sur l'histoire de nos deux jeunes gens. L'incapacité de l’héroïne à aimer, sa distance, sa froideur la condamne à une fuite en avant. Les mêmes traits de caractères se ressentent aussi dans l'écriture, plus froide et presque impersonnelle : il faudra attendre l'océan et ses grandes étendues pour la réchauffer. La mer sera pour elle et pour nous un électrochoc, déclencher par une mort qui n'est pas dite. Andrew Miller a en effet le talent de la taire avec pudeur, l'absence de mots révélant l'ampleur de la perte.
Il y a du bon et du moins bon dans ce livre mais il me fait découvrir un auteur dont la plume mérite que l'on s'y arrête. A suivre.
A lire pour s'échapper dans les flots bouillonnants de l'océan
Août 2017
304 pages
19 € / 12,99€ ebook
ISBN 9782371190597
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